QUAND L’ÉGLISE FAISAIT TAIRE LES IDÉES AU QUÉBEC
Nous sommes en 1840. Montréal accueille un nouvel évêque : Monseigneur Bourget. Et dès son arrivée, il impose un climat de fer. L’Institut canadien de Montréal, symbole d’ouverture intellectuelle, devient l’ennemi à abattre. Excommunications, interdictions, condamnations… tout ce qui s’écarte de la morale catholique est visé. C’est une censure brutale, presque inquisitoriale.
Mais le temps passe, et avec le XXe siècle surgissent de nouveaux défis : journaux, radio, cinéma, littérature populaire. Impossible pour l’Église de tout interdire. Alors, elle adapte sa stratégie. Plutôt que de brandir le marteau de l’excommunication, elle met en place un système plus subtil : des cotes morales. Comme une grille de lecture officielle pour dire aux fidèles ce qui est « sûr » de lire, et ce qui pourrait les mener sur une mauvaise pente.
C’est le passage d’une censure frontale à une surveillance plus discrète, mais tout aussi efficace, qui encadre la parole publique et façonne la culture québécoise de l’époque.


