Depuis le début du XXᵉ siècle, les recommandations alimentaires officielles ont suscité une prolifération de régimes populaires centrés sur la perte de poids, révélant le caractère socialement construit de la « saine alimentation ». De Lulu Hunt Peters et l’essor du comptage des calories à la popularisation des régimes faibles en glucides par Robert Atkins, en passant par les controverses autour du végétarisme, ces approches traduisent une circulation constante entre savoirs scientifiques et savoirs populaires. Malgré leurs divergences, elles partagent une idée structurante : l’assimilation de la minceur à la santé. L’histoire des régimes montre ainsi comment la nutrition s’est transformée en norme morale et préventive, orientée vers la gestion du corps et du risque.