KELLOG ET LA POLICE DU CORPS

Nées d’un idéal religieux de purification, les frères Kellog ont transformé l’alimentation moderne en norme de santé, inaugurant le primat du « quoi manger ».
Au milieu du XIXe siècle, aux États-Unis, des courants chrétiens associent purification spirituelle et discipline corporelle, faisant de l’alimentation un outil central de santé morale. Dans ce contexte émergent des figures clés, comme James Caleb Jackson, Ellen G. White, John Harvey et William Kellogg, puis Charles William Post, transforment des prescriptions religieuses et hygiénistes en innovations alimentaires. Des sanatoriums aux premières céréales prêtes à consommer, ces acteurs participent à l’invention du petit déjeuner moderne, désormais pensé comme pratique de santé. Ce mouvement marque un basculement majeur : l’alimentation cesse d’être une question de quantité pour devenir une question de qualité, inaugurant une nouvelle rationalité nutritionnelle appelée à structurer durablement le XXe siècle.
SYNTHÈSE

© Pierre Fraser (PhD, linguiste et sociologue), 2015-2025
