Requiem pour une église

L’Église triomphante

Passant d’une période de construction majestueuse et triomphante, reflétant une foi intense, à une réalité contemporaine où ces églises, initialement conçues pour accueillir des milliers de fidèles, les églises se retrouvent souvent sous-utilisés face à une baisse marquée de la pratique religieuse, désormais peu adaptées aux besoins d’une communauté croyante fortement réduite.

Montée du pluralisme religieux

L’évolution du paysage religieux québécois, depuis 2001, est marqué par une transition vers un régime pluraliste. Cette transformation est attribuée à l’immigration massive et à un processus d’exculturation du catholicisme, c’est-à-dire la séparation progressive de la religion catholique de la culture québécoise. La baisse drastique du taux de baptêmes souligne la fin d’une époque dominée par le catholicisme culturel.

2011 marque un tournant

Martin Meunier explique que la forte baisse de 20% de l’affiliation catholique au Canada entre 2011 et 2021, passant d’environ 70% à 52-53%, est attribuéable à trois facteurs : le décès des générations plus âgées, majoritairement catholiques ; l’immigration, bien que contribuant à la population catholique, introduit aussi de nombreuses personnes non-catholiques ; l’absence d’enseignement religieux obligatoire à l’école.

La fin d’une époque

Martin Meunier prédit la disparition prochaine du catholicisme culturel au Québec, due au vieillissement de la population et à la faible relève des religieux. Ce phénomène, qui s’amorcera entre 2020 et 2040, entraînera une transition depuis un catholicisme culturel vers un catholicisme minoritaire, obligeant l’Église à repenser son rôle et son organisation.

Culture et culte réunis

La clé du succès de la requalification de l’église Saint-Gabriel dans Bellechasse fut une mobilisation communautaire multigénérationnelle, impliquant la population, les élus et la Fabrique, dans une démarche de transformation respectueuse du patrimoine religieux et de ses symboles. Le projet, mené sur cinq ans, illustre une approche territoriale visant à favoriser la réutilisation des églises face à la fermeture imminente de plusieurs lieux de culte dans la région.